Redresser la France

L'Europe de la croissance: ces européens qui soutiennent François Hollande


Samedi 17 mars avait lieu l'événement "Renaissance de l'Europe" au Cirque d'Hiver : une rencontre entre François Hollande et différents soutiens européens. Retrouvez ici les différentes interventions des acteurs européens présents : Daniel Cohen, Hannes Swoboda, Massimo D'Alema, Martin Schulz, Pier Luigi Bersani, Sergei Stanishev, Vivien, Schmidt et Sigmar Gabriel. Retrouvez aussi l'entretien de Sigmar Gabriel et François Hollande dans Libération.

« François Hollande défend l'idée d'une autre Europe, une Europe centrée sur l'individu et ses chances. Il ne réduit pas l'Europe au marché intérieur; il la voit comme un espace dans lequel nous pouvons et voulons créer les conditions propices à la réussite de l'existence des individus. C'est pour cela que son élection serait un signal majeur pour l'Europe ! » – Sigmar Gabriel dans Libération, 25 mars.

« Le Traité de Maastricht inclut quatre libertés : la liberté de circulation des personnes, des services, des marchandises et des capitaux. Je les défends toutes les quatre. Je ne veux pas vivre dans une Europe de la liberté totale des capitaux et de la liberté de mouvement limitée des personnes. » - Martin Schultz, au rassemblement « Renaissance de l’Europe ».

« Nous ne pouvons pas nous contenter d’une Europe de l’austérité, car nous savons que si la rigueur budgétaire, bien que nécessaire, n’est pas associée à une politique de croissance, elle finira par n’engendrer que chômage et récession. Et de là, davantage d’endettement pour les Etats nationaux. » – Massimo d’Alema, au rassemblement « Renaissance de l’Europe ».

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François Hollande au salon de l'agriculture le mardi 28 février

L’AGRICULTURE, UN SECTEUR EN JACHÈRE
Le monde agricole est en crise, les paysans se sentent lésés depuis cinq ans. La refonte du lien entre citoyens et agriculteurs, producteurs et consommateurs est donc fondamentale.

47 exploitations agricoles disparaissent chaque jour depuis dix ans. Et l’effondrement des revenus a conduit plus de 56000 foyers d’agriculteurs à percevoir le revenu de solidarité active (RSA) en 2010.
Une situation qui a conduit au déclin d’un secteur traditionnellement fort de l’appareil productif français. L’agriculture française a ainsi perdu sa place historique de première puissance agricole européenne au profit de l’Allemagne.

De plus, les inégalités de revenus dans la filière agricole n’ont cessé de se développer. Ainsi, en 2011, le revenu moyen par actif était de :

>> 25400 euros pour l’ensemble des exploitations agricoles professionnelles;
>> 33100 euros pour les producteurs de grandes cultures;
>> 13900 euros pour les éleveurs de bovins viande, soit 2,5 fois moins.

Ces inégalités sont également omniprésentes au sein de la chaîne agroalimentaire. Les agriculteurs ne sont pas suffisamment forts pour négocier face à la grande distribution et aux industries agroalimentaires, qui absorbent 70% de la production agricole.

Par exemple, un kilo de poire coûte 35 centimes d’euro à produire. La grande distribution l’achète en moyenne à 17 centimes alors que les consommateurs l’achètent entre 2,5 et 3 euros. Dans le secteur des fruits et légumes, où la transformation est pourtant absente, la marge brute de la grande distribution oscille entre 35% et 59%.


L’AGRICULTURE, UNE CHANCE POUR LA FRANCE
Avec 500000 exploitations agricoles occupant plus de la moitié du territoire national et 10000 industries agroalimentaires employant 400000 salariés, la France dispose d’atouts stratégiques dans ce domaine.

De plus, l’agriculture est un des rares secteurs excédentaires pour la balance commerciale, illustrant le potentiel de la filière pour un redressement économique de la France et une compétitivité internationale retrouvée.

Cependant, une vision d’avenir pour l’agriculture et l’agroalimentaire est nécessaire afin de sortir de 10 années particulièrement difficiles pour cette filière.

Je suis agriculteur, François Hollande va... par francoishollande

LES PROPOSITIONS DE FRANÇOIS HOLLANDE POUR L’AGRICULTURE
Pour redonner confiance à l'agriculture française et la relancer, François Hollande avance de nombreuses propositions, conscient que le redressement de la France passe également par celui de son agriculture. Ses propositions s’articulent autour de trois axes : un pacte productif, une vision sociale et écologique ainsi qu’une nouvelle gouvernance.


LA QUESTION DES OGM (ORGANISMES GÉNÉTIQUEMENT MODIFIÉS)
- Interdire les recherches en plein champ;
- Poursuivre les recherches réalisées en sites confinés;
- Plaider pour une harmonisation à l’échelle de l’Europe sur ce sujet.

ENVIRONNEMENT
- Instaurer le principe du pollueur-payeur;
- S’engager à atteindre l’objectif de moins 50% de pesticides d’ici 2018;
- Soutenir la recherche dans le domaine des produits phytosanitaires, pour élaborer des produits incontestables et en même temps efficaces pour les agriculteurs.


Je souhaite être proche de vous par francoishollande

FINANCEMENT
- Engager une réforme des aides européennes aux agriculteurs de manière à ce qu’elles tiennent davantage compte de l’emploi, et non pas seulement de la surface des exploitations;
- Promouvoir l’organisation des producteurs : mettre en place un nouveau type de contrat où se regrouperaient les agriculteurs pour investir collectivement dans une démarche de changement de leur pratique de production. La politique régionale appuiera ces contrats;
- Réfléchir sur les modes de financement de la protection sociale qui ne devraient pas reposer sur le seul travail; faire appel au capital et taxer davantage la pollution en appliquant le principe du pollueur payeur.

PRODUCTION
- Harmoniser les règles sociales à l’échelle européenne;
- Renforcer le lien entre les agriculteurs et les industriels de la transformation;
- Faire en sorte qu’il y ait un contrat moral, qui devra être vérifié régulièrement, entre la grande distribution et les producteurs;
- Renfocer le syndicalisme agricole : reconnaître le fait majoritaire;
- Maîtriser tous les facteurs de déstabilisation des marchés : préserver les mécanismes de régulation de l’offre avec des mécanismes d’intervention sur les marchés.

OUTRE-MER ET AGRICULTURE
- Orienter davantage les ventes vers la zone Amérique;
- Orienter la défiscalisation vers la valorisation de la production agricole;
- Favoriser l’installation et reconquérir les marchés locaux.

RETRAITES
- Recycler les marges dégagées par l’évolution démographique sur le Bapsa pour l’amélioration des retraites agricoles et notamment celles des conjoints.

BIOCARBURANTS
- Encourager la méthanisation, la valorisation des sous-produits et les agro-carburants de seconde génération, dans une proportion raisonnable.

POLITIQUE AGRICOLE COMMUNE (PAC)
- Doter la future PAC d’une dimension de soutien aux productions et aux prix;
- Renforcer les mécanismes de régulation et d’intervention. Faire en sorte que les mécanismes d’intervention soient adaptés aux situations géographiques et aux écosystèmes;
- Faire confiance aux régions: la PAC doit être davantage régionalisée;
- Donner une dimension agro-environnementale à la PAC.


François Hollande a développé ses ambitions et ses propositions pour l’agriculture dans une interview accordée à Agrapresse, parue le 27 février.Retrouvez l’intégralité de ses propos.

Le 23 février, François Hollande était en Mayenne pour parler d’agriculture et des défis que le secteur doit affronter. Il a notamment visité un groupement agricole d’exploitation en commun. A cette occasion, il a plaidé pour l’introduction d’un critère lié à l’emploi dans l’attribution des aides de la Pac, Aujourd’hui, elle ne dépend que de la taille des exploitations. Ainsi une petite exploitation qui embauche beaucoup de main d’œuvre reçoit beaucoup moins d’aides qu’une grosse exploitation céréalière par exemple.Retrouvez l'intégralité du déplacement en Mayenne et en Sarthe.




Interview d'Aurélie Filippetti, député de la Moselle, Responsable du pôle culture dans l'équipe de campagne de François Hollande - Publié le 22/02/2012

Après Gandrange, c'est le site de Florange qui est en péril, quelle est la responsabilité de N. Sarkozy dans cette nouvelle crise sociale?

Elle est lourde. Il a commencé son mandat en venant à Gandrange en février 2008 au lendemain de son voyage de noces. Il le termine à Florange avec l'arrêt des hauts fourneaux.

Entretemps la France a perdu 200 000 emplois industriels. Et l'aciérie de Gandrange a fermé ses portes. Jamais Sarkozy n'a réellement pesé face à Mittal. Jamais il n'a défendu le projet européen Ulcos qui donnerait un avenir à la sidérurgie lorraine, auprès du Président de la commission européenne.

Il n'a pas inscrit la sidérurgie dans la liste des 10 secteurs industriels stratégiques pour le pays, et aujourd'hui il prétend sauver Florange comme il l'avait promis à Gandrange il y a 4 ans ! En octobre dernier c'est nous qui avions demandé que des budgets de maintenance soient obligatoirement affectés par Mittal aux hauts fourneaux, comme condition sine qua non des accords de chômage partiel pendant la suspension de l'activité des hauts fourneaux. Aujourd'hui Mittal qui a fait 2,3 milliards de dollars de bénéfices en 2011, dont 1 milliard à été retourné en dividendes pour les actionnaires, ne doit plus bénéficier d'argent public sans contrepartie.

Or la politique de Sarkozy à a été de défiscaliser les heures supplémentaires d'un côté, sur les sites qui tournent et de financer le chômage partiel y compris dans les grands groupes. Or la compétitivité n'est pas une question de coûts salariaux puisque l'Allemagne a des coûts plus élevés que la France dans l'industrie, mais de tissu industriel et de préservation de la qualité du savoir faire, de formation et de qualification.

Que propose François Hollande pour préserver cette entreprise et ces emplois?

D'abord travailler avec les syndicats, qui ont été sans cesse bafoués par Sarkozy. Ce sont eux qui ont la meilleure expertise sur l'avenir de l'industrie. Et les collectivités locales qui ont été là pour soutenir les salariés jetés sur le carreau. Ensuite François Hollande tiendra parole comme il l'a toujours fait dans cette affaire : porter le projet Ulcos au plus au niveau européen, pour emporter la décision européenne. Si ce projet-pilote de captage-stockage de CO2 est implanté en Lorraine (le choix revenant à la Commission européenne) ce sera la meilleure garantie de pérennité pour les hauts fourneaux de Florange et la sidérurgie lorraine et française.

Le deuxième aspect c'est la redéfinition d'une nouvelle politique industrielle, l'entrée de représentants des salariés au sein des conseils d'administration des grands groupes, la priorité donnée à la recherche-développement. La sidérurgie doit ainsi être réorientée vers les procédés les plus efficaces en matière environnementale. La France peut devenir pionnière en Europe et dans le monde.
Le succès de la politique industrielle allemande repose sur une bonne cogestion avec les syndicats, sur un positionnement sur le haut de gamme. Il faut donc relancer la formation des salariés, avoir une anticipation des départs en retraite massifs dans certaines branches industrielles et embaucher des jeunes via les contrats de génération pour organiser les transferts de savoir faire. Cela sera le meilleur moyen de préparer l'avenir de l'industrie et par là de la reprise de l'économie française.


Mécanisme Européen de Stabilité : une abstention de réorientation - Publié le 21/02/2012

François Hollande et les socialistes refusent l'orientation actuelle de l'Europe, celle que la
droite européenne impose aux citoyens.
Parce que nous sommes des pro-européens convaincus, nous voulons une autre Europe, une Europe solidaire pour combattre la crise et volontaire pour préparer l’après-crise. Dans son projet présidentiel (engagement n°11), F. Hollande le dit avec clarté : "Je renégocierai le traité européen issu de l'accord du 9 décembre 2011 en privilégiant la croissance et l'emploi, et en réorientant le rôle de la BCE dans cette direction".
Cette volonté de renégociation du traité d'austérité demain justifie l'abstention sur le mécanisme Européen de Solidarité (MES) aujourd'hui. C’est une abstention de réorientation.

Par ce vote, nous disons notre attachement à la solidarité en Europe.
Le MES est le mécanisme conçu pour succéder au Fonds Européen de Stabilité Financière (FESF), mesure d’urgence face à la crise des dettes souveraines que nous avons approuvée.

C’est un outil imparfait, mais indispensable pour:
- contribuer à stabiliser la zone Euro face à la spéculation financière en garantissant une aide financière à tout Etat membre faisant face à « de graves problèmes de financement »,
- de façon permanente (et non au coup par coup),
- et de façon plus réactive (et non après des jours et des nuits de palabres entre dirigeants).

Par ce vote, nous disons aussi notre refus de la timidité face à la spéculation et de
l’austérité pour les peuples.
- La timidité face aux spéculateurs : le MES est un mécanisme tardif – il intervient après 16 sommets de la dernière chance – et hélas insuffisant – faute d’intervention directe de la BCE et ne disposant pas de licence bancaire, ses capacités d’action (500 Mds€) pourraient s’avérer insuffisantes en cas d’aggravation de la situation. De plus, l’Europe doit rester souveraine : l’appel à des fonds étrangers – chinois ou autres – risque d’affaiblir l’UE quand, par exemple, elle exigera un meilleur respect des normes sociales et environnementales dans les échanges commerciaux.

- L’austérité pour les peuples : Mme Merkel a imposé à M. Sarkozy – qui s’est aligné – que l’assistance financière du MES soit soumise à la ratification préalable du nouveau Traité d’austérité conclu le 30 janvier 2012 et à la transposition de la règle d’or dans le droit des Etats sollicitant l’aide européenne (considérant 5 du MES). Parce que libéraux et conservateurs européens ont fait du MES l’antichambre du Traité d’austérité, les parlementaires socialistes ne peuvent l’approuver. Face à la dureté vécue par le peuple grec, mais aussi par les peuples (rlandais, portugais, espagnol, italien, l’austérité ne peut être la condition de la solidarité.

Par leur abstention de réorientation, les parlementaires socialistes:
- rendent possible dans l’urgence tout ce qui est positif : la solidarité avec les peuples,
- indiquent pour demain leur refus de ce qui est négatif, l’austérité aggravée en Europe.
L’abstention des parlementaires socialistes aujourd’hui sur le MES rend possible la renégociation du traité d’austérité par François Hollande demain afin de le compléter par des mesures favorables à la croissance et à l’emploi.
- Elle montre aux peuples notre attachement à la solidarité européenne.
- Elle indique à nos partenaires un chemin pour sortir l’Europe de la récession et du chômage (comme l’ont relevé les sociaux-démocrates allemands).
- Elle s’inscrit dans une stratégie globale pour l’Europe afin qu’elle puisse investir (nouveau rôle de la BCE, euro-bonds, budget européen 2014-2020 pour les grands projets d’avenir) et protéger (règles strictes de réciprocité en matière sociale et environnementale, contribution climat-énergie aux frontières de l’Europe, rééquilibrage monétaire euro/dollar américain/yuan chinois).



Une réforme fiscale qui consiste à taxer tous les revenus sans distinction d’origine, à rétablir la progressivité de l’impôt et la contribution à l'effort commun selon son revenu et son patrimoine.

Nicolas Sarkozy a échoué dans sa stratégie fiscale. Il s’agissait pour lui de baisser les impôts des plus favorisés, de près de 40 milliards d’euros par an, en laissant imaginer aux plus modestes qu’ils auraient leur part. Mais cette stratégie n’a pas donné les résultats économiques promis : les avantages qui ont été donnés aux plus favorisés n’ont pas eu d’effets sur l’investissement, sur l’épargne, et pas davantage sur l’innovation et la croissance. Pire, elle a dangereusement accru le déficit budgétaire et creusé la dette. Cette situation crée aujourd’hui une pression sur les mécanismes de protection sociale, comme en témoigne l’indécente polémique récemment lancée sur le RSA au moment même où était voté un nouvel allègement de l’ISF. Le système en vient alors à redistribuer à l’envers, des plus modestes vers les plus favorisés et voit les plus hauts revenus payer moins d’impôts que les classes moyennes.

L’ajustement est donc nécessaire afin de remettre notre économie et nos finances publiques sur leurs pieds. Mais il n’est pas possible de demander quelque effort que ce soit à nos concitoyens si ils n’ont pas la certitude que cet effort est juste, partagé, équitable et tient compte du niveau des revenus et des patrimoines.

Je propose donc une réforme fiscale qui consiste à taxer tous les revenus sans distinction d’origine et de rétablir la progressivité de l’impôt et la contribution selon son revenu et ses patrimoines à l’effort commun, seules règles qui vaillent. Les revenus du patrimoine seront donc imposés selon le même régime et le même barème que les revenus du travail. Cela suppose de supprimer toutes les niches et tous les avantages fiscaux qui n’ont aucun sens. Il n’y aura plus qu’une seule imposition : CSG et impôt sur le revenu seront fusionnés pour devenir un seul impôt citoyen, payé par tous ; la taxe d’habitation, particulièrement injuste, sera supprimée et remplacée par un impôt calculé selon les mêmes règles que l’impôt citoyen.

La réforme fiscale c’est la condition même de la vie en commun, de la cohésion sociale et de la capacité à faire d’autres réformes pour les retraites ou l’éducation. Voilà pourquoi la réforme fiscale doit être la première de toutes, parce que c’est aussi la plus difficile.


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PROPOSITIONS DE FRANÇOIS HOLLANDE POUR REDRESSER LA FRANCE

JE VEUX RELANCER LA PRODUCTION, L'EMPLOI ET LA CROISSANCE

1. Je créerai une Banque publique d’investissement. À travers ses fonds régionaux, je favoriserai le développement des PME et je permettrai aux Régions, pivots de l’animation économique, de prendre des participations dans les entreprises stratégiques pour le développement local et la compétitivité de la France. Une partie des financements sera orientée vers l’économie sociale et solidaire.


2. Je ferai des PME une priorité. Je mobiliserai l’épargne des Français, en créant un livret d’épargne industrie dont le produit sera entièrement dédié au financement des PME et des entreprises innovantes. Pour cela, je doublerai le plafond du livret développement durable, en le portant de 6 000 à 12 000 euros. Les PME, les TPE, les artisans et les commerçants auront, dans chaque région, un interlocuteur unique. Le crédit d’impôt recherche leur sera rendu plus simple et plus accessible. Je veillerai à ce que la commande publique leur soit bien ouverte, en toute indépendance et transparence.


3. Je favoriserai la production et l’emploi en France en orientant les financements, les aides publiques et les allégements fiscaux vers les entreprises qui investiront sur notre territoire, qui y localiseront leurs activités et qui seront offensives à l’exportation. À cet effet, je modulerai la fiscalité locale des entreprises en fonction des investissements réalisés. En parallèle, j’engagerai avec les grandes entreprises françaises un mouvement de relocalisation de leurs usines dans le cadre d’un contrat spécifique. J’instaurerai, pour les entreprises qui se délocalisent, un remboursement des aides publiques reçues. Une distinction sera faite entre les bénéfices réinvestis et ceux distribués aux actionnaires. Je mettrai en place trois taux d’imposition différents sur les sociétés : 35% pour les grandes, 30% pour les petites et moyennes, 15% pour les très petites.


4. Je soutiendrai le développement des nouvelles technologies et de l’économie numérique, levier essentiel d’une nouvelle croissance, en organisant avec les collectivités locales et l’industrie la couverture intégrale de la France en très haut débit d’ici à dix ans.


5. Je préserverai le statut public des entreprises détenues majoritairement par l’État (EDF, SNCF, La Poste...). Je demanderai à ce que soit adoptée, au sein de l’Union européenne, une directive sur la protection des services publics.


JE VEUX DÉFENDRE L'AGRICULTURE FRANÇAISE ET SOUTENIR LA RURALITÉ

6. Je défendrai un budget européen ambitieux pour l’avenir de l’agriculture dans sa diversité, en particulier l’élevage, dans le cadre de la révision de la politique agricole commune. J’encouragerai la promotion de nouveaux modèles de production et de l’agriculture biologique. Je donnerai aux producteurs les moyens de s’organiser pour rééquilibrer les rapports de force au sein des filières face à la grande distribution. Je garantirai la présence des services publics locaux dans le monde rural. J’assurerai la protection de notre économie maritime et redonnerai à la pêche les moyens de sa modernisation. Je ferai de notre pays le leader européen des énergies marines renouvelables.


JE VEUX METTRE LES BANQUES AU SERVICE DE L'ECONOMIE

7. Je séparerai les activités des banques qui sont utiles à l’investissement et à l’emploi, de leurs opérations spéculatives. J’interdirai aux banques françaises d’exercer dans les paradis fiscaux. Il sera mis fin aux produits financiers toxiques qui enrichissent les spéculateurs et menacent l’économie. Je supprimerai les stock-options, sauf pour les entreprises naissantes, et j’encadrerai les bonus. Je taxerai les bénéfices des banques en augmentant leur imposition de 15 %. Je proposerai la création d’une taxe sur toutes les transactions financières ainsi que d’une agence publique européenne de notation.


8. Je garantirai l’épargne populaire par une rémunération du livret A supérieure à l’inflation et tenant compte de l’évolution de la croissance. Pour baisser les frais bancaires, une loi plafonnera le coût des services facturés par les banques. Pour lutter contre le surendettement, le crédit à la consommation sera encadré.

JE VEUX REDRESSER NOS FINANCES PUBLIQUES

9. Le déficit public sera réduit à 3% du produit intérieur brut en 2013. Je rétablirai l’équilibre budgétaire en fin de mandat. Pour atteindre cet objectif, je reviendrai sur les cadeaux fiscaux et les multiples « niches fiscales » accordés depuis dix ans aux ménages les plus aisés et aux plus grosses entreprises. Cette réforme de justice permettra de dégager 29 milliards d’euros de recettes supplémentaires.


10. Un coup d’arrêt sera porté à la procédure de révision générale des politiques publiques et à l’application mécanique du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux. Dès 2012, j’ouvrirai un cycle de concertation avec les organisations syndicales de la fonction publique sur tous les sujets : perspectives salariales ; lutte contre la précarité ; modes de nominations des emplois supérieurs de la fonction publique ; déroulement des carrières.

JE VEUX RÉORIENTER LA CONSTRUCTION EUROPEENNE

11. Je proposerai à nos partenaires un pacte de responsabilité, de gouvernance et de croissance pour sortir de la crise et de la spirale d’austérité qui l’aggrave. Je renégocierai le traité européen issu de l’accord du 9 décembre 2011 en privilégiant la croissance et l’emploi, et en réorientant le rôle de la Banque centrale européenne dans cette direction. Je proposerai de créer des euro-obligations. Je défendrai une association pleine et entière des parlements nationaux et européen à ces décisions. Cinquante ans après le traité de l’Élysée, je proposerai à notre partenaire l’élaboration d’un nouveau traité franco-allemand.


12. Je défendrai un budget européen (2014-2020) au service des grands projets d’avenir. Je soutiendrai la création de nouveaux outils financiers pour lancer des programmes industriels innovants, notamment dans les domaines des technologies vertes et des transports de marchandise ferroviaires. Et je militerai auprès de nos partenaires pour une Europe de l’énergie.

13. Je proposerai également une nouvelle politique commerciale pour faire obstacle à toute forme de concurrence déloyale et pour fixer des règles strictes de réciprocité en matière sociale et environnementale. Une contribution climat - énergie aux frontières de l’Europe viendra compléter cette stratégie. J’agirai, dans le cadre du G20, pour une parité plus équilibrée de l’euro vis-à-vis du dollar américain et du yuan chinois en proposant un nouvel ordre monétaire international.