François Hollande a animé le dernier meeting de sa campagne avant le premier tour des primaires citoyennes devant 4 000 personnes hier soir à Toulouse, salle Mermoz.
C'est sur un rap de Rost, « L'avenir c'est nous », que François Hollande est entré hier soir dans la touffeur d'une salle Jean-Mermoz comble, où près de 4 000 personnes ont assisté au dernier meeting du député PS de Corrèze avant le premier tour dimanche des primaires citoyennes. Dans son sillage, le nouveau président socialiste du Sénat, Jean-Pierre Bel, l'enfant d'Empalot qui a rappelé qu'il « était ici chez [lui] », est presque parvenu à lui voler la vedette. François Hollande est venu à Toulouse accompagné : ses fidèles, Kader Arif et Stéphane Le Foll ; le maire de Lyon, Gérard Collomb, celui de Nantes, Jean-Marc Ayrault, ou le sénateur communiste du Val d'Oise, Robert Hue (ex-PCF). Le président du conseil général, Pierre Izard, est lui aussi présent. Et s'il fallait un clin d'œil aux années Mitterrand, en plus des saisissantes intonations de l'ancien Président de la République que François Hollande parvient à reproduire dans son discours, c'est Pierre Douglas, animateur télé en vogue entre 1978 et 1982, qui a chauffé le public. Pour Robert Hue, « l'urgence de mettre un terme à la politique de Nicolas Sarkozy impose une démarche unitaire ». Jean-Pierre Bel, qui a appelé à se défier « de tout triomphalisme », s'est exclamé, en espagnol : « Adelante ! En avant pour changer la France ! » « Si on m'avait dit un jour qu'à Toulouse devant des milliers de personnes je serais annoncé par le président du Sénat… » a commencé à dire François Hollande, qui a alterné l'humour et la conviction. Il exhorte les sympathisants de gauche à aller voter dimanche, quitte à payer l'euro symbolique : « Ce n'est pas cher pour se débarrasser de Nicolas Sarkozy ». Lui dit se placer sur les terrains de la « crédibilité » et du « sens ».
« La France a besoin d'un président normal, répète-t-il. Qu'est-ce que c'est ? Regardez ce qu'est un président anormal et vous aurez la réponse ! » Il raille la taxe sur les boissons sucrées, « la nouvelle eau miraculeuse ». Il prône « plus de justice fiscale » et parle « de changer le système de la taxe d'habitation et de la taxe foncière, selon les revenus ». Il énumère ses priorités : la jeunesse, avec « la promesse que nos enfants vivent mieux que nous » ; l'éducation et la création de 60 000 postes ; l'emploi avec son « contrat de génération » qui permet à un employeur d'être exonéré de charges sur l'embauche d'un jeune en CDI et le maintien d'un senior dans l'entreprise. « Je veux inventer ce rêve », conclut François Hollande.