jeudi 23 février 2012

Le président épuise les Français

La Dépêche du Midi - Publié le 23/02/2012

Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, participe ce soir à un meeting à Négrepelisse (Tarn-et-Garonne) auquel prendront également la parole Jean-Michel Baylet, président du PRG, Sylvia Pinel, députée, et Martin Malvy, président de la région Midi-Pyrénées.

La bonne santé de François Hollande dans les sondages n'est-elle pas plus nourrie par l'antisarkozysme que par une adhésion à son projet ?

Le rejet du Président sortant en raison de son bilan et de sa manière de présider est toujours aussi fort, mais il existe aussi une envie de réussir le changement. Et le discours du Bourget a été un temps très fort qui a montré la cohérence, la solidité, la qualité de François Hollande pour présider la France. Notre objectif est de passer du rejet de Sarkozy qui abaisse la fonction présidentielle à l'adhésion au projet de François Hollande pour réussir le redressement.

Nicolas Sarkozy fait des annonces fréquentes. De son côté, François Hollande a-t-il de nouvelles propositions à faire ?

François Hollande publie aujourd'hui un livre qui montre sa cohérence et son ambition pour la France. Il va désormais préciser chacune de ses propositions, comme le pacte productif par exemple ou la réforme du système éducatif. Nous allons entrer dans une phase d'identification plus forte des mesures que François Hollande veut mettre en œuvre dans le cadre de la justice sociale.

La progression régulière de Jean-Luc Mélenchon et ses attaques, comme on l'a vu, sur l'Europe n'affaiblissent-elles pas François Hollande ?

Je crois au contraire que l'engagement très fort qu'a pris François Hollande de renégocier le traité européen rencontre une large adhésion. Lui seul a le courage de dire que la France doit retrouver son rang et sa voix dans l'Union. On est à un tournant de l'Europe. Soit elle continue de plier le genou devant les marchés financiers comme le font depuis deux ans les dirigeants conservateurs, Sarkozy en tête, et où, comme les Grecs, ce sont les peuples qui payent la facture de la crise. Soit elle change d'orientation comme le propose François Hollande. D'un côté, une gouvernance économique qui combine la discipline budgétaire avec une grande stratégie de croissance. De l'autre, un projet de développement fondé sur des nouvelles politiques communes (l'écologie, l'énergie) avec les instruments d'investissements nécessaires comme les eurobons. Notre vote à l'Assemblée est un message à nos partenaires européens : l'Europe doit se réformer. La solidarité oui, l'austérité non ! C'est le mandat que demande François Hollande au peuple français.

Est-ce la campagne présidentielle la plus violente à laquelle vous participez ?

On sent que le système Sarkozy a peur et qu'il cherche à diffuser cette peur. Leur obsession est de garder le pouvoir entre eux comme l'ont montré les incroyables conflits d'intérêts autour de la présidence de Véolia. C'est la caricature d'un système de connivence et de mélange des genres dans lequel sont installés ceux qui dirigent le pays aujourd'hui. Les Français n'en peuvent plus de cela. Nicolas Sarkozy épuise les Français. Sa violence ne nous impressionne pas. François Hollande ne tombera pas dans cette dérive. Notre priorité est de redresser la France dans la justice.